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Peine

by Ombles

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1.
L'amorce 03:00
L'AMORCE okay j’pars en peur à deux heures dix j’hésite pis j’relâche la truite vide mon sac tousse des cendres en crisse effrayé d’être le filtre j’veux plus frayer avec mes vieilles têtes réduites finies les trépassées tristes j’décroche pis j’prends la fuite là j’invente rien j’tombe nez à nez avec l’écrevisse j’m’imbibe prie la pêche à la ligne de livrer ses prises gratuites j’cuve ma cuite c’est pile ou face pour ajuster ma conduite mais j’tends si bien le fil qu’on jurerait que j’ai une touche faut croire que ma ruse fait mouche c’est là que j’me fais passif passe en dessous de la surface avant que le vent retontisse fasse en sorte que l’eau miroir craque paraissant noyer l’anguille paressant sous les écueils et récifs quand qu’interdite au réveil la bise se lève en panique elle tente d’écarter la brume qui s’étend sur le lac câlin je l’attire à moi de par ma nage sur place en l’eau qui glisse entre mes doigts gorgée d’écailles grasses pourquoi tu ris quand je te parle pourquoi l’hameçon te lasse pourquoi tu refuses de mordre alors que j’bois la tasse peut-être que l’amorce la plus vive ne floue que quand ça brasse ? pourquoi tu ris quand je te parle pourquoi l’hameçon te lasse pourquoi tu refuses de mordre alors que j’me tue à la tâche peut-être que l’amorce la plus vive ne floue que quand ça brasse ? second souffle entre deux eaux à pleins poumons plus pleins pantoute j’dis j’vais rester sans appui et puis sans l’ombre d’un doute j’mesure de mes yeux l’allure à laquelle ma chaloupe se comble à laquelle j’étais mené en bateau quand j’oblitérais des ombles les propos qui déroulent s’emmêlent quand j’fais mes moulinets trop loin du bord me parle tout seul c’est quoi t’imaginais toutes ces proies prises au collet avant qu’on touche le fond entends-tu ce que je me tue à dire entre les crachats qui se défont ? qu’à force de m’abîmer qu’à force de me fondre dans l’étang évidemment que j’atrophie mon labyrinthe de combattant pourvu qu’ils soient pas vides les œufs que j’empile en silence en dessous des bulles et des lacunes et des carences que des lagunes et des calanques s’élève la vague de mon engeance l’averse immense qu’elle gave le fleuve qu’elle avance comme le saumon remonte les eaux contraires c’est ma façon pis à la chute j’monte au filet question de finir en queue de poisson pourquoi tu ris quand je te parle pourquoi l’hameçon te lasse pourquoi tu refuses de mordre alors que j’bois la tasse peut-être que l’amorce la plus vive ne floue que quand ça brasse ? pourquoi tu ris quand je te parle pourquoi l’hameçon te lasse pourquoi tu refuses de mordre alors que j’me tue à la tâche peut-être que l’amorce la plus vive ne floue que quand ça brasse ? credits
2.
Peine 03:35
PEINE okay j’m’applique à goûter la paix à croquer le vif à mordre à pleines dents dans l’appât à piquer le couteau dans la plaie à paumer l’agrès aucune crue sous mes doigts aucun gonflement du fleuve vaisseaux fantômes à l’étroit où est la veine celle qui apaiserait douleurs et regrets larmes et déserts à relai ? mousson sur mes lèvres retrait j’me glisse en dessous des lames qui viennent t’abimer le portrait où sont tes yeux qui repoussaient la tristesse ? tenace elle reviendrait j’touche du bois quand j’bois la tasse à moitié pleine j’paie liquide les pots que j’casse en classant des mots à deux cennes ceux que j’calisse au bout de mes bras au fond de bouteilles qui déclinent à jamais calées par mes humeurs sous-marines j’dors tout croche lit bateau dans les ravines masques et pieds d’argile j’mange les algues par les racines ton ombre émerge dans ma soupe originelle avant que le bouillon me prenne j’m’accroche au second souffle ton air me dit que ça vaut la tu me glisses entre les doigts j’te retiens à la mitaine j’remonte la ligne du temps perdu à pleurer ma madeleine des gouttes courent sur la fleur de ma peau j’te sens qui files à l’anglaise neige au soleil quand trouverai-je le sommeil ? bordée de corneilles percé le panier qui tenait les œufs réduit à mettre cartes blanches sur table quand j’joue mon double jeu l’imposture suit son cours au creux de ma main plein de pouces pas de coq à l’âne elle coule de source le long de l’échine que j’courbe j’touche du bois quand j’bois la tasse à moitié pleine j’paie liquide les pots que j’casse en classant des mots à deux cennes ceux que j’calisse au bout d’mes bras au fond de bouteilles qui déclinent à jamais calées par mes humeurs sous-marines j’dors tout croche lit bateau dans les ravines masques et pieds d’argile j’mange les algues par les racines ton ombre émerge dans ma soupe originelle avant que le bouillon me prenne j’m’accroche au second souffle ton air me dit que ça vaut la les joies et les misères gisant entre deux lumières ce qui brillait s’assombrit ce qui était obscur s’éclaire c’est l’ambiance tamisée de mise en ma résidence sous les mers les cendres qui s’mêlent à la glaise si j’pouvais j’roulerais la pierre les joies et les misères en stase entre deux lumières demain comme aujourd’hui aujourd’hui comme hier je coule en flamme au fond des choses j’entre en matière tes cendres s’accrochent à la surface si j’pouvais j’roulerais la pierre et quand le voile se déchire j’reste calme étale les rafales poussent et par miracle poussent pas égal moi j’fais pas d’vague j’prends pas une ride quand les courants se démènent j’vois bien la scène : les cendres versées dans le fleuve tout ça pour dire que j’ai d’la
3.
TOUTE EST DANS TOUTE ça commence mal autant tirer la plogue couler la flotte pas forcer la note tout sauf évoquer la morte évidemment ça se déroule pas de la sorte ça fait qu’hors de mes gonds c’est peut-être mieux de claquer la porte j’peux dire que j’avance j’avance que j’aspire à l’espoir et pis j’m’essouffle c’est moi celui qui se dégonfle faut croire crevé j’suis pas dans mon assiette les forces que j’affecte me font faux bon donc j’évite mon tour de payer la traite okay j’m’emmure question d’éviter le vendredi noir de retourner ma veste sûr de pas sortir à soir je ferme boutique vite comme je referme le tiroir j’me coince les doigts parce qu’on m’observe dans l’miroir coude à coude avec le double que j’vois se mettre le pied dans bouche faut que j’boucle la boucle donc j’réfléchis au point de m’effondrer dans douche de tout mon long au fond des choses, j’monte goutte à goutte à la source c’est ça j’patauge en me disant que toute est dans toute toute est dans toute toute est dans toute okay si toute est dans toute c’est-tu moi qui a l’air de rien j’tiens mon boute j’tiens mon boute j’tiens mon boute pour vrai ni plus ni moins j’ai dit toute est dans toute toute est dans toute okay toute est dans toute pour moi j’ai l’air de rien faut que j’fasse un boute faut que j’fasse un boute faut que j’fasse un boute maintenant que j’suis dans le bain c’est bon j’étais dans l’eau chaude mais là j’reprends le fil auquel je tiens j’tire dessus j’détisse l’exil je change de visage comme de chemise mes cendres grises se ravivent avant que le coq chante que j’renie et m’épuise et puis j’rêve de prendre le champ j’mâche des mots j’en goûte la sève j’en goûte le silence avant que le jour se lève j’essaie d’esquiver le sommeil les rayons qui se versent sur la rive sur les feuilles j’prie que la nuit porte conseil à peine au lit c’est le réveil sali par le soleil comme un écho sur un lac on me souffle à l’oreille « réflexion comme remède atteins une altitude neuve coule du torrent à la rivière et pis de la rivière au fleuve » je suis au courant qu’on me charrie vers la chère dissoute que quoique j’fasse pas mal de chances que j’me pousse j’me répands sans réponse les méandres à mes trousses y me demandent juste si j’oubliais qu’toute est dans toute toute est dans toute toute est dans toute okay si toute est dans toute c’est-tu moi qui a l’air de rien j’tiens mon boute j’tiens mon boute j’tiens mon boute pour vrai ni plus ni moins j’ai dit toute est dans toute toute est dans toute okay toute est dans toute pour moi j’ai l’air de rien pas l’ombre d’un doute pas l’ombre d’un doute pas l’ombre d’un doute que c’est le début de la fin j’croyais que je m’étais plongé j’voulais vraiment vider mon sac sonder le fond de l’océan mais c’était une flaque j’tentais d’y tendre une corde comme sur la lyre ou l’arc y’a pas moyen de l’accrocher même pas une marque j’veux tout comprendre mais j’dois choisir y faut que j’tranche que j’creuse pour retrouver mon cran j’vais péter ma coche j’embrasse trop et j’étreins mal j’veux tout marquer d’une pierre blanche et j’repêche chaque fois que je m’y penche anguille sous roche
4.
Recommence 02:13
RECOMMENCE mer intérieure monte en ton for et rejette la poussière encore triste sur les bords puis aboute de tes mains deux lignes brèves contre le temps long contre les choses qui s’achèvent malgré toute sur le sable comme un gris qui s’enlève une lumière perle en travers de la grève une trouée dans le ciel recommence pars le moteur pêcheur amateur fort des printemps antérieurs fort du large qui fait taire la rumeur des hantises et des peines sens la brise qui renverse les tumeurs recommence épouse les couleurs ouais déroule la surface et abîme la douleur prends le ciel dans ta paume pose ses lueurs sur ton front éponge les pleurs et puis creuse en l’espace une trace recommence vois les astres qui s’alignent les tracas qui s’effacent voie saline que tu longes en ces flots sans rivage sens ce bleu qui te lave la joie s’envisage recommence recommence plonge à nouveau pour mieux tourner la page dernière plage recommence à perte d’horizon qu’elle ressoude sa présence recommence recommence plonge à nouveau s’y faut changer ta chance jusqu’aux berges de l’absence recommence jusqu’à perdre l’horizon qu’elle ressoude sa présence oui raboute de tes mains deux lignes brèves contre le temps long contre les choses qui s’achèvent malgré toute sur le sable comme un gris qui s’enlève une lumière perle en travers de la grève une trouée dans le ciel recommence pars le moteur pêcheur amateur fort des printemps antérieurs fort du large qui fait taire la rumeur des hantises et des peines sens la brise qui renverse les tumeurs recommence épouse les couleurs ouais déroule la surface et abîme la douleur prends le ciel dans ta paume pose ses lueurs sur ton front éponge les pleurs et puis creuse en l’espace une trace recommence vois les astres qui s’alignent les tracas qui s’effacent voie saline que tu longes en ces flots sans rivage sens ce bleu qui te lave la joie s’envisage recommence recommence plonge à nouveau pour mieux tourner la page dernière plage recommence à perte d’horizon qu’elle ressoude sa présence recommence recommence plonge à nouveau s’y faut changer ta chance jusqu’aux berges de l’absence recommence jusqu’à perdre l’horizon qu’elle ressoude sa présence

about

OMBLES

Xavier Phaneuf Jolicoeur: textes, voix, emmêlage de fil
Gregory Fitzgerald: sampling, réalisation, tartares

Artistes invités:
Dustin Good: sampling, beats
Francis G. Veillette: guitares
Marcolivier Drapeau Tremblay: contrebasse sur «Peine»
Chloé McNeil: voix sur «L’amorce»

Remerciements:
Musicopratik, Léa-Laure Bergeron Dennie, Sonia Johnson, Collaboration Spéciale, Sarah Morasse (InTempo Musique), Gilles Jolicoeur et tous ceux et toutes celles qui nous ont appuyés.

Réalisation: Ombles
Prise de son: Gregory Fitzgerald au Studio Sophronik et à Berthier-sur-Mer
Mixage et mastering: Simon Walls
Label: Les disques Atty Records
Distribution: Believe
Contact: omblesmusique@gmail.com

Ce projet a été rendu possible en partie grâce au gouvernement du Canada (Musicaction).

credits

released April 22, 2022

license

all rights reserved

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about

Ombles Montreal, Québec

Ombles est un duo montréalais composé de Xavier Phaneuf-Jolicoeur et de Gregory Fitzgerald. Le groupe a travaillé d’arrache- pied à produire, en près de huit ans, un EP de moins de quinze minutes, Peine, après avoir identifié l’évidente lacune dans le paysage musical québécois : l’absence de rap poétique à thématique de pêche. ... more

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